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Cestopis Natalèina kámoše Bernarda z Libanonu ve francouzštinì: "Oyez Oyez braves gens.... Je viens enfin de finir l'écriture de mes péripéties au Liban. Ce pays magnifique et plein de merveilles...Encore merci a toi Marc pour m'avoir poussé a visiter ton pays !!! Souvenez vous...j'étais parti seul avec mon sac a dos pendant 7 jours a la fin du mois d'aout ou il m'est encore arrivé des aventures incroyables en autostop : rencontre du Hezbollah, des casques bleus, d'archéologues, de la jet set, de mais empoisonnés, ....bref 28 pages en tout!!!! Un conseil : a lire tranquillement chez soi. (Excusez moi pour les fautes de français mais 28 pages c'est plus de 15 000 mots alors soyez indulgent avec moi). Vous pouvez le faire lire a d'autres personnes évidemment .... Dites moi ce que vous en pensez...Si c'est intéressant..... De plus, ce mois ci, le magazine GEO fait un dossier spécial Liban. Il est tres bien fait, les photos sont superbes et les articles bien écrits. Vous pouvez suivre mes péripéties sur la carte du pays offert par celui-ci...." Voyage au Liban Sept jours d’autostop dans l’ancienne Phénicie 17/08 Découverte de Beyrouth, des plaies de la guerre et des voitures de luxe. 12h00 Mon avion décolle de Bruxelles. Direction Istanbul pour mon transit…Un petit passage dans le duty free et je reprends l’avion direction Beyrouth. 20h00 Je survole la méditerranée depuis une heure. Bientôt je serais arrivé au Liban. Pays dont je ne connais presque rien, sauf ce que j’en ai lu. Apres mon expérience négative de l’Egypte deux mois plus tôt, je ne m’attends pas a un voyage de reve. Disons que je suis peu motivé a voyager a nouveau dans un pays de cette région la. Mais bon, je suis pret pour l’aventure et donc me voila parti pour un périple de 7 jours a travers un pays ravagé et meurtri par une guerre civile. 22h30 Mon avion atterrit a Beyrouth. A l’aéroport je m’attends a une horde de locaux assoiffés de touristes mais je ne trouve que trois types qui me demande poliment si cela ne m’intéresse pas de prendre leur taxi. J’en choisi un au hasard en sachant que je vais quand meme me faire plumer. Je lui indique l’hôtel que j’ai choisi dans le Lonely Planet (LP). Il ne sais pas ou c’est mais pense qu’il pourra retrouver la rue. Il me donne un prix.. Je le fais baiser de 25%. Il accepte. Le taxi est en piteux état mais apres mon expérience égyptienne je ne m’en fais plus. Mes premieres impressions du pays sont la chaleur et la saleté. Nous roulons a travers les rues de Beyrouth. Ville a la fois détruite par la folie des hommes et a la fois en pleine reconstruction. On sent l’investissement énorme dans les nouveaux hôtels de luxe, les maisons, les magasins mais on retrouve aussi des bâtiments détruits, des impacts de balles et d’obus dans les murs, des quartiers délabrés. Nous roulons depuis quelque temps et je me rends compte que le taxi ne retrouve pas la route. Je lui montre ou se situe l’hôtel sur le plan de la ville dans mon livre. Il est perplexe. Nous tournons en rond pendant quelques minutes. Il se renseigne plusieurs fois en parlant avec les gens dans la rue. Je ne me tracasse pas. J’ai tout mon temps. Enfin, il parvient a trouver la rue. Elle fait le coin avec un hôtel de grand luxe. Plusieurs Mercedes et BMW sont garés devant l’immeuble. Mais pas n’importes lesquels..Ce sont les plus grands modeles du style que l’on ne voit que rarement a Bruxelles. Je suis étonné..Mon hôtel du LP qui ne coute que trois fois rien serait-il dans la meme rue ?? Eh bien oui…cinquante metres plus bas un immeuble pouilleux et terne m’accueille. Je n’ai pas réservé mais j’ai confiance. Un jeune gars me montre la chambre. Elle est tres basique comme son prix. Mais la douche, le lit et le WC sont propres..C’est le principal. Il est 00h30. Je regarde par la fenetre, elle donne sur un carrefour et un terrain vague. Des gens sont assis dans la rue et parlent. Le quartier est tres moche, des voitures sportives passent avec la musique a fond. On ne se sent pas trop dépaysé pour finir. Je parviens a m’endormir malgré le bruit. 18/08 Découverte de Byblos, des transports en communs et de la vallée de la Qadisha 07h00 Le réveil de mon GSM sonne. Mmmmm une longue journée m’attend. En effet, j’ai envie de partir de Beyrouth, qui me rappelle trop Bruxelles, pour partir vers l’aventure dans le pays. Je prends une douche vite fait et décide de partir immédiatement. Arrivé en bas a l’accueil, le meme gars qu’hier soir dort dans une piece derriere le bureau. Il est toujours avec ses habits de la veille et ronfle bruyamment. Je vais devoir le réveiller pour son grand malheur. Apres plusieurs appels il ne se réveille quand meme pas…euh Excuse me …Mister..excuse me. Je m’approche et je lui touche le bras pour le réveiller. Tout surpris il ouvre les yeux et a l’air tres perdu. Il regarde sa montre et a l’air surpris de me voir. C’est vrai que 07h25 est assez tôt. Mais bon, il n’a pas le choix le bougre. Apres avoir payé l’hôtel je me rends compte que je n’ai pas pris assez de cash sur moi. Je me dirige vers la côte. L’endroit n’est pas tres accueillant…des taudis, des terrains vagues, des voitures a moitié rouillées. Je vois une banque, il doit bien y avoir un distributeur de billets tout pres..je m’approche…une patrouille de soldats est stationnée juste devant. Ils me regardent d’un air curieux…un touriste ici a cette heure ci….bizarre. Ouf, le distributeur de billets est la ! Mes poches remplies, je pars en promenade. 08h00 Il fait chaud, tres chaud. Le soleil est au rendez vous…les joggeurs du matin aussi ! Il y a une foule de monde, des riches, des pauvres, des femmes voilées, des femmes modernes, des jeunes, des vieux…je me sens a l’aise finalement. Avec l’aide de la carte de la ville dans mon LP, je me dirige en longeant la promenade vers l’arret de bus. L’ambiance de la ville au bord de mer est différente. On y voit des nouvelles constructions, des immeubles en ruines, des chantiers, ….on sent l’activité de la ville, le renouveau, le désir de revivre. Aussi, les quartiers sont assez chics. Je prends une mauvaise rue et me retrouve entre deux chantiers. Tetu, je décide de continuer mon chemin pour faire un petit détour par une des nouvelles places. C’est joli, ça pue le fric…on ne se sent pas en danger. On voit assez souvent des soldats, dans la rue…comme en Egypte…ça me rassure. Je m’approche d’un qui fait la garde pour demander le chemin..Quelle bourde !! C’est un petit gros moustachu…le stéréotype meme du planqué qui baigne dans le soleil toute la journée en attendant de rentrer chez lui pour revoir sa femme. Ne sachant pas quelle langue lui parler, je commence en Anglais, il comprends pas…je passe au français et la j’ai l’impression d’ouvrir une boite a musique. Il sourit et commence a me parler de maniere incompréhensible avec du français a deux sous.. Il veux me montrer qu’il connaît la langue mais j’ai quand meme du mal a suivre. Apres m’avoir indiqué le chemin, il me parle de sa femme, des poules, de Beyrouth, du Liban,….moi je suis content qu’il m’offre autant de sujets de conversations mais j’ai un planning chargé et je voudrais partir. J’essaie de lui expliquer poliment..il ne comprend pas. Bon ben j’emploie les grands moyens et je m’éloigne de lui tout en lui parlant..Il me salue et continue a me parler a voix haute alors que je suis déja a 10m….hahahaha. Ils me font déja rire les gens d’ici !!! Bref, j’arrive a m’extirper de ce moulin a parole. Suivant ses indications, je passe a travers une place entierement refaite…elle me fait penser au Luxembourg…les pierres, les immeubles, le fric. Mais en m’approchant de l’arret de bus central, je reviens vers des quartiers plus dévastés. Le contraste est saisissant. J’arrive a l’arret de bus. C’est assez sale et il y a du monde. Je parviens rapidement a trouver en discutant un peu avec les gens le bus qui est pret a partir : direction Jbail (Byblos). J’en aurai pour une demi heure de route et en plus le bus ne coute rien. Il n’est pas trop rempli, les gens ont l’air sympa. Bref....je vais quitter la ville….tout va bien…..du moins c’est ce que je pensais. 09h00 Je suis dans le bus depuis 10 minutes, on a quitté la ville et nous longeons la côte a travers une zone fortement urbanisée. J’observe les paysages.. Nous passons a côté de Jounieh, ville d’HLM entre la mer et les collines escarpée dépourvue de végétations. Je me sens enfin au moyen orient : la végétation, le soleil, les arabes… Je suis surpris de l’autoroute…ou plus précisément des voitures qui roulent dessus. Elles sont dans un tel état que c’est a ce demander comment elles font pour encore rouler. Curieux, je consulte mon LP. Ils écrivent : au Liban, la regle sur la route est…qu’il n’y a pas de regle. Pas de contrôle technique..c’est fou !!! On a de tout, des cageots, des voitures qui ne tiennent qu’avec la peinture, des voitures sans phares, des voitures sans portes….mais aussi des voitures incroyables, des Mercedes dernier cri, des BMW super classe…le contraste est étonnant ! 09h20 A force de regarder la route et les collines je ne fais pas attention a la direction que l’on prend. Tiens mais ce n’était pas un panneau Jbail que j’ai vu il y a quelques minutes ? Bizarre, pourquoi est-ce que le bus ne s’arrete pas ? Je vois une petite ville sur la gauche…et le bus qui continue. Je commence a me poser des questions. Je regarde les gens pour voir si ils ne bougent pas. Rien…le bus avance. Bon, je me leve et me dirige vers le conducteur..je lui dis..euh Jbail. Il me regarde, me parle en arabe et freine le bus au beau milieu de la route !! J’ai réussi a éviter un vol plané direction pare brise en m’accrochant a des poignées. Il s’arrete et ouvre la porte en m’indiquant que je dois sortir et traverser l’autoroute pour reprendre un bus dans l’autre sens. C’est quoi ce pays? Je vais chercher mon sac en râlant et je sors du bus. La porte se referme, le bus repart et me voici tout seul au bord de l’autoroute. Cool, ça fait a peine deux heures que je suis parti de mon hôtel et me voici déja dans un beau pétrin. C’est pas dangereux ça de se retrouver au bord de l’autoroute, de la traverser et de reprendre un bus dans l’autre sens ? Apparemment, au Liban, c’est un devoir ! Bon ben, je profite d’une accalmie de la circulation pour aller sur la berne centrale. De la, j’attends quelques instants et je me lance sur l’autre côté de l’autoroute. Pfff, quelle folie !!! Apres quelques minutes, je vois un bus arriver. Je fais signe. Houra , ça marche, il s’arrete. Je lui demande pour aller a Jbael, il me sourit et me dit en Anglais que ce n’est pas loin d’ici et qu’il ne me demandera pas d’argent. Cool. Il est sympa. Je m’installe a côté de lui. On roule. Je remarque une jeune fille a côté de moi. Elle est jolie. Je lui souris. Elle me regarde et me demande d’ou je viens en Anglais avec un méchant accent français. (Une francophone enfin !) Je lui réponds en Français que je viens de Bruxelles, Belgique. Elle m’explique qu’elle est française mais qu’elle vient voir son pere qui vit au Liban, a Jbael !! On sympathise un peu jusqu’au moment ou le bus s’arrete au bord de l’autoroute. On descend ensemble. Elle me guide jusqu'a l’entrée du côté touristique de la ville. Son pere habite de l’autre côté. Je la remercie et je ne lui demande pas plus (genre boire un verre) car je vois bien que cela ne l’intéresse pas. Bref, apres cette rencontre sympathique, me voici donc aux portes de Jbael, ou Byblos, considérée des premieres villes du monde…plus de 8000 ans d’histoire!!! Découverte en 1860 par un prospecteur français, les vestiges du site présente presque toutes les phases d’occupation du lieu. C’est ici que les scribes de la ville créerent le précurseur de notre alphabet moderne : l’alphabet phonétique. Vers huit cents ans avant Jésus Christ, celui-ci arriva en Grece et changea le cours de notre histoire. 09h45 Mon plan est de trouver un petit hôtel sympa dans la petite ville pour pouvoir profiter du site archéologique pendant toute la journée. Avec l’aide de mon LP, je trouve deux, trois adresses. Je pars donc dans le vieux centre touristique. C’est tres joli. Cela ressemble a un vieux village de mer français. Des petites allées, des petites ruelles, des jolies pierres beiges, des fleurs partout. Il y a encore peu de monde car il est encore tôt. Le premier hôtel que je choisis se trouve au bord du vieux port. Absolument hors de prix ! Je me dirige donc vers un deuxieme dans le centre. Hors de prix aussi. Je pourrais me le permettre mais je décide de faire un essai et de voyager sur un budget minimum. Je trouve par hasard un lieu d’information touristique (Un petit coin au bord d’une des places). Un vieil homme barbu a l’anglais parfait m’indique le chemin vers l’hôtel du coin le moins cher. Et donc je pars vers cet hôtel…je remarque que je sors entierement du petit centre touristique et je me retrouve dans des coins moins jolis. Des HLM, des maisons abandonnées, des routes de poussieres. Je commence a avoir soif. J’achete une bouteille d’eau d’un magasin. En ressortant je me rends compte que je n’ai pas encore déjeuné. Je retourne au magasin pour acheter des biscuits et je reprends ma route. Cinq minutes plus tard, au bord d’une route peu accueillante, je retrouve ce fameux logement a bon prix…un immeuble de 7 étages en piteux état. Aie, cela ne m’inspire guerre. Je trouve l’entrée assez difficilement. Il s’agit d’une piece qui donne sur les escaliers. Il n’y a personne, pas un chat. J’appelle plusieurs fois..Rien. Je décide de faire le tour mais il n’ y a rien. Bon…je vais au magasin de fleurs a côté de l’immeuble. Le gars tres sympa m’explique que le tenancier va revenir..Il est encore tôt. Je prends mon mal en patience, je m’assieds au bord de l’immeuble tout en mangeant mes biscuits. Je suis en train de me demander ce que je fous dans cet endroit miteux a attendre un plouc alors que je me trouve a 1 km d’un des sites archéologiques les plus importants du monde. Le soleil tape, il fait chaud,…les minutes s’écoulent..La poussiere s’envole au passage des voitures. Toujours personne…tic tac tic tac….bon,. Qu’est ce que je fais..et si je continuait ma route vers une autre ville ?? Des fourmis sont en train d’attaquer mon paquet de biscuit… merde ! C’en est trop. J’en ai marre de ce bled pourri. Je ne veux pas rester dans cet immeuble minable. Et puis zut, je décide de ne pas dormir dans la ville ! Je vais visiter toute la ville en sac a dos et ensuite, je prendrai un bus au soir pour aller vers une ville plus accueillante dans la vallée de la Qadisha a l’intérieur des terres. Je retourne vers le centre ville muni de mon nouveau plan d’attaque. 11h00 Je décide de commencer par visiter le petit port de peche. Lieu mythique qui a joué un rôle stratégique dans une partie de notre histoire européenne. Le bois de cedre était fort prisé par les Egyptiens a l’époque. Résultat, les gens de l’époque, les phéniciens devinrent riches. La région et les liens commerciaux dans toute la région prospérerent mais au détriment du pays qui fut énormément déboisé. Bref, l’importance de ce port est énorme..et quel n’est pas mon étonnement lorsque en arrivant, je remarque a quel point le port de peche est petit…tres petit. On peux y mettre 10-15 petits bateaux de peches..grand maximum. Comment est-ce que ce lieu si petit a pu influencer notre histoire ? Impressionnant. Apres avoir visité le petit port, je décide de prendre un snack et de m’attaquer au clou du spectacle : le site archéologique le plus concentré. 8000 ans d’histoire sur un site de 500 m carré. 12h00 Je m’approche d’un petit snack situé dans une des allées du centre ville. Ca sent bon la pizza !! J’ai faim et ma bouteille d’eau est finie. Je m’approche de la tenanciere..je ne sais pas dans quelle langue je dois lui parler. Je lui dis : do you speak english or French ?…elle me répond avec un profond accent Arabe et d’une voix assez élevée: Mais tu me parles dans la langue que tu veux …c’est toi le client. Bon ben…une pizza alors. 12h45 Apres avoir mangé une succulente pizza et bu quelques bons Sprite, je me dirige alors vers le fameux site. Il fait chaud et le soleil est au zénith mais je dois suivre mon planning. Apres avoir déposé mon sac a l’entrée, je passe plus de 4 heures dans ce site magnifique. Il n’y avait presque aucun touriste…et pourtant quelle merveille : des ruines préhistoriques se chevauchent aux ruines romaines qui font face aux ruines phéniciennes qui sont trouvent devant le château des croisée qui fut utilisé par les arabes qui…..Bref, on ne sait plus ou donner de la tete. Au milieu du site se trouve le puit qui fut utilisé par les premiers habitants…la vraie raison pour la quel l’homme s’installa initialement. Le puit est assez profond et entouré de vielles pierres…il n’y a personne autour de moi..je décide d’aller au fond du puit comme pour voyager dans le temps. Arrivée en bas, on se dit que l’on se trouve dans un des lieux les plus vieux de l’histoire. Impressionnant…cela ne fait meme pas 24 h que je suis dans le moyen orient et me voici déja en train de flirter avec nos ancetres…. 16h00 Apres cette visite magnifique, je décide qu’il est temps de repartir sur la route. J’aurais 60 km a faire et je devrais passer a traverser la ville de Batroun donc pas de temps a perdre. Je remonte sur l’autoroute…je la retraverse pour me trouver du bon côté …. 3 minutes plus tard, un minibus s’arrete devant moi rempli de passagers. Je comprends, il s’agit d’un petits bus privé. Je me souviens maintenant avoir lu sur ce moyen de locomotion. Je monte péniblement avec mon sac a dos a la place de devant et me voila en direction de la ville. Les gens et le conducteur sourient..Ils me posent des questions en Anglais..Ils sont étonnés que je sois arrivé hier soir et que je suis déja sur la route…moi aussi. Ils sont sympas. Avant d’arriver dans la ville de Batroun, le minibus s’arrete sur le bord de l’autoroute pres d’une station essence. Le chauffeur m’informe que je dois aller dans la direction de l’est sur l’autre autoroute et que je devrais pouvoir trouver un taxi pour pas trop chere. Le prix du minibus étant dérisoire, j’espere en retrouver un vite fait. Hélas, un taxi qui a repéré le bon filon se trouve a côté de la station, a l’affut de paumés comme moi. Le taximan s’approche de moi et on commence a discuter du prix en Anglais. Il est assez agressif et semble impatient. Son premier prix est trop élevé…Apres avoir passé a la bonne école égyptienne, je n’ai pas peur de baisser les prix au max. Il refuse, je continue a négocier….on parviens a un prix acceptable a mon niveau..J’aurais préféré un minibus mais bon il commence a se faire tard. Il met mon sac a dos dans le coffre quand un minibus arrive et dépose 2 libanais a côté du taxi. Ils veulent aller dans la meme direction que moi avec le taxi. Voyant cela, je veux diminuer le prix du trajet. Le taximan refuse…on rentre dans une discussion..Les deux libanais, le sourire aux visages, sont déja installés a l’arriere du taxi. Je discute toujours avec le taximan concernant le prix..il semble que nous n’allons pas arriver a une solution lorsqu’un minibus qui va dans la bonne direction s’arrete aussi pour déposer des gens. Je coupe la conversation, prends vite mon sac a dos dans le coffre du taxi et cours en direction du minibus. Ouf, j’ai de la chance. Il va a Bcharré…la meme ville ou je veux dormir ce soir….Génial. Je n’ai plus qu’a me reposer et regarder le paysage défiler. Dans le minibus, je rencontre un jeune libanais qui vit en Australie maintenant. Il est revenu voir ses parents. On sympathise…Il vit dans le village a côté de Bcharré. Il m’explique les légendes de la vallée. On se parle pendant tout le voyage. 18h00 Nous sommes en train de rouler depuis 1 heure dans la vallée de la Qadisha…c’est magnifique. On monte en altitude de village en village. La vue sur la vallée est époustouflante. Les paysages magnifiques, les maisons au toit rouge, les forets, les versants fort escarpés et au loin, la vue sur la mer…rien a dire, c’est magique. Je suis dans la partie chrétienne du Liban. Il n’y a aucune mosquée, que des églises. L’atmosphere y est détendue. Je me sens a l’aise. J’ai l’impression d’etre dans les montagnes en Suisse. C’est beau. Je salue mon compagnon de voyage et j’arrive enfin au village tant attendu. Il est petit, mais dégage une bonne atmosphere. Il y a qu’un hôtel. Il est grand et n’est pas tres bon marché mais cela ira pour cette nuit. Je prends la chambre qui donne sur la vallée. Je dépose mon sac et pars visiter un peu le village. En me promenant, je rencontre des jeunes gens que je photographie. L’un des gamins profite lors de la pose photo d’embrasser une de ses amies sur la joue…je souris. Je me plais bien ici. Je me sens loin de Beyrouth. Je vois un sentier entre deux habitations qui donne sur le versant de la vallée. Je décide de m’y engouffrer. Le sentier passe derriere les habitations, les jardins et apres a travers une épaisse végétation qui me force a m’arreter. Néanmoins, la vue en vaux la peine. En remontant le sentier je rencontre un libanais qui m’invite a boire du thé chez lui. Sa famille m’accueil sur la terrasse. Ils sont tres sympathiques. Je rencontre les enfants. Sa femme parle Anglais et lui parle le français. Je lui fais part de mon envie demain d’escalader le plus haut pic du Liban qui n’est pas trop loin d’ici. Il m’explique comment faire pour s’y rendre et se propose meme de me conduire a l’endroit le plus accessible pour y monter. Je le remercie mais décidé de partir a l’aventure, je refuse son aide. Il m’attendra quand meme a 10h00 en face de chez lui. Si je suis la, il me prendra, si je ne suis pas la, il partira vers son travail. Décidément, je ne rencontre que des gens formidables ! 20h30 Je retourne a ma hôtel avec une pita achetée dans la rue. Je m’installe sur la terrasse. Il fait nuit, les étoiles sont brillantes...elles illuminent le ciel. La vallée est encore plus énigmatique. Je profite de ma premiere véritable soirée au Liban. Il m’est déja arrivé pas mal d’histoire en l’espace de 24h. Je suis content mais crevé. Demain, comme prévu, je devrais me débrouiller pour me retrouver pres de la montagne 10 km plus au nord. Ensuite j’escaladerais le sommet le plus haut : Qornet as-Sawda. Je ne sais pas ce qui m’attend ni si je suis bien préparé…le lendemain me prouva le contraire. 19/08 Découverte du plus haut point du Liban, de la foret de Cedres, des miliciens. 07h00 Mon réveil sonne..Je n’ai pas beaucoup dormi du a l’excitation du voyage mais je suis en pleine forme ! Apres avoir payé l’hôtel, je pars a la recherche d’un taxi sur une des petites places du village. En effet, les minibus ne passent plus apres ce village. Je trouve quelques taxis. Ils ont repéré le pigeon avec le sac a dos c’est clair. Les prix sont exorbitants ! J’essaie de négocier. Rien a faire. Je suis dans une situation ou je n’ai pas beaucoup de poids. Bon, j’ai un peu de temps devant moi. Je m’assieds sur les marches d’une église et je regarde la carte de la région dans mon LP. Qu’est ce que je fais. Les gens sont sympas, j’aime bien l’aventure, les taxis sont cheres et j’ai comme défi de voyager au budget minimum. Je n’ai qu’une seul solution.. Je demande au taximan quelle est la route pour aller vers la montagne. Il m’indique le chemin. Je commence a marcher mon pouce dirigé vers le haut. Les chauffeurs de taxis rigolent…je pars confiant dans ma décision. Rira bien qui rira le dernier !! 08h00 Bon..ça fait 15 min que je marche et personne ne veux me prendre…De plus c’est une petite route de montagne…il n’y a pas beaucoup de monde….est-ce que j’ai pris la bonne décision ?? Maintenant je n’ai plus trop le choix. Je continue. Par chance quelques instants apres, une voiture s’arrete ! C’est une jeep de l’armée avec 3 jeunes gars dedans. Ils me prennent et nous voila parti pour la montagne !! On sympathise, ce sont des miliciens…le service militaire au Liban dure 2 ans. On sympathise. L’un a terminé ses études d’architecte, l’autre de comptable et le troisieme de géographie. Ils se proposent de m’aider en m’emmenant directement vers le remonte pente qui est contrôlé par un des copains a l’armée. (Au Liban, beaucoup de choses sont encore sous le joug de l’armée..Meme les remontes pentes !!). En arrivant, le copain en question m’informe que le remonte pente est fermé car ce n’est pas la saison. Mais apparemment, je peux monter a côté de celui-ci sur le versant de la montagne. Je regarde…ça m’a l’air tres tres abrupte..et dangereux. Non ce n’est pas possible… Si si ils me répondent ..hier un groupe de français et de japonais l’on monté. Bon, moi qui voulait de l’aventure..me voici servi ! Ils m’offre le petit déjeuner fait de pain et de confiture et se propose de garder mon sac a dos. Je viendrais le rechercher au soir. J’ai aussi leurs numéro de GSM au cas ou…mais il faut encore savoir si mon GSM captera les ondes dans la montagne… Bon, assez traîné, j’y vais. 09h30 Quelle catastrophe, ca fait 40 min que je monte le versant…c’est affreux. Je suis encore nul par. Je monte avec difficultés car les pierres sont petites et glissent souvent sous mes pieds..Cassant le rythme et rend la montée dangereuse. Elle doit au moins faire 50° !! Il fait chaud..je m’arrete tout les 15 m …cela m’épuise…c’est dure..Tres dure. Je transpire énormément mais je dois absolument rationner mon eau. Je ne pense pas que quelqu’un soit aussi fou pour monter comme je fais. L’histoire du groupe d’hier doit etre un mensonge..Ils rigolent bien de ma poire maintenant les miliciens en bas !! Aaah les salauds. Je souffre. 30 minutes plus tard j’arrive enfin au sommet du premier versant…je suis épuisé et j’ai mal aux chevilles. Et la catastrophe. Je me rends compte que je me trouve sur une plaine…une tres grande plaine. Et au loin, des sommets. Holalala..c’est si loin que ça ??? Mon dieu, dans quoi est-ce que je me suis embarqué ! Je continue a marcher. Il fait calme, silencieux..Il y a de la neige de temps en temps au sol…il commence a faire froid. Le décor est assez chaotique et aride. Pas super joli mais bon…je ne suis que sur la plaine. Apres 1 heure de marche j’arrive dans une vallée. Suivant ma boussole je continue sur le versant Ouest. Apres avoir failli me casser les jambes sur une immense couche de neige, je décide de redescendre dans la vallée. Tant pis, c’est plus sur. Au bout d’une heure trente j’arrive enfin au bout. Mais un probleme de taille fait irruption dans mon esprit…Le plus haut point du Liban, c’est le tres haut Pic a ma gauche ou le tres haut pic a ma droite. Raaaaaaaa ..je ne sais plus trop ou je me trouve…a part que je suis dans une vallée encaissée..et je n’ai pas de carte. Si pres du but et pourtant si loin. De plus je suis déja assez épuisé. Tant pis je joue la chance et choisit le versant droit. Je suis en train de l’escalader depuis 5 min quand j’étends des bruits de clochettes…Des chevres !! Et si il y a des chevres, alors il doit y avoir un berger. Je redescends dare dare dans la vallée et je rencontre deux bergers entourés du cheptel. Ils sont étonnés de me voir et commencent a me parler en arabe..euh..je réponds en arabe que je ne comprends pas..et je relance la conversation en Anglais puis en Français. Pas de succes. Ils me sourient et continuent leur chemin. Non ! C’est trop bete. Je les interpelle et crie : Qornet As Sawda. Ils se regardent et l’un d’eux commence a me parler en arabe et me fait signe de le suivre. Il monte le versant…de gauche. (Mon instinct en prend pour son grade !!). Je le suis mais ma condition physique commence a faire défaut. Le versant est assez escarpé. Je suis épuisé. Il me donne son bâton. Je continue mais je manque d’abandonner plusieurs fois. Mes jambes sont tres faibles. C’est difficile. Sur le chemin on rencontre 3 jeunes libanais. Ils viennent de faire le sommet. On se parle en anglais un peu. Ils m’aident a faire le lien entre mon nouveau guide pendant quelques minutes. Le temps que je reprenne mon souffle. Je continue a suivre le berger qui donne l’impression de marcher sur la lune. Moi je marche sur saturne…. 12h30 J’arrive enfin au sommet !!! Mon berger lunaire y est depuis quelques minutes. Il continue a me parler en arabe depuis tantôt..j’ai beau lui dire que je ne comprends pas, il n’a pas l’air de comprendre..bah au moins si je me perds, j’ai qu’a suivre sa voix. Le sommet est assez décevant. C’est pas un pic mais une petit plat d’au moins 50 m carré. Il y a un piquet rouillé indiquant 3090 m. Il n’y a pas de neige. L’air est sec. La vue sur la mer est assez bouchée par les nuages. Mais c’est beau. Je suis au sommet du Liban ! Je prends quelques photos de mon guide et des alentours. Il s’installe et ouvre son pique-nique sur une pierre, je le suis. On partage chacun nos pique-niques. Il me prete ses concombres et une tambouille, je lui passe mes saucisses en boites et du mais. Il continue a me parler. Je lui souris. Je suis heureux. J’ai beaucoup de chance de ne pas etre seul ici. En plus j’ai plus ou moins suivis mon planning..je suis sur le toit du Liban! J’essaie de baragouineur quelques mots en Arabe, sans grand succes. Il me sourit. Apres 10 min, ou l’on contemple a deux le paysage, il regarde sa montre et m’explique qu’il doit partir. Il me laisse un concombre, prends son sac, me serre la main et cours vers la vallée. Il se met a courir! Il a l’air de gambader tel un daim….incroyable. Je reste encore quelques minutes, j’ai encore une longue route pour le retour. Pas de temps a perdre si je veux revenir avant la tombée de la nuit. Mais je suis assez euphorique, je téléphone avec mon GSM a mon collegue Libanais a Bruxelles. Génial, je suis au toit du Liban et je lui explique rapidement que je suis vraiment content qu’il m’ait conseillé son pays ! C’est beau la technologie ! 15h00 Apres une longue descente sans trop de problemes, je me rends compte que je suis parti sur le mauvais chemin du retour. Je suis dans la vallée, a deux heures de marche de la montagne et je n’arrive pas a me repérer par rapport a mon chemin d’arrivé. D’apres la carte peu précise que j’ai, si je continue vers le sud, je tomberais sur une route…mais dans combien de temps ? Heureusement, j’ai une petite boussole avec moi. Je continue mon chemin depuis quelques minutes quand enfin je vois une voiture au loin. Je ne vois pas la route encore mais je sais maintenant que je suis sur le bon chemin. Je marche sur le dessus d’une petite colline sur la vallée et la le paysage est époustouflant. D’un côté je vois la vallée de la Qadisha, mystérieuse, profonde, accueillante. Et de l’autre côté j’aperçois la vallée de la Béqaa, des plaines et des cultures a perte de vue. C’est la que j’irais demain. Tout au loin, l’anti-Liban, chaîne montagneuse séparant le Liban de la Syrie, impressionne. C’est beau le Liban…quel diversité dans les paysages pour un si petit pays. J’arrive enfin sur la route …la troisieme voiture qui passe accepte de me prendre en stop. Un pere de famille avec ses trois nieces m’accueil. Il parle qu’Arabe mais les jeunes femmes a l’arriere parlent anglais. On sympathise, elles sont curieuses de mon expédition. Je suis curieux de leur vie. Quinze minutes de route et me revoici devant le remonte pente. Les soldats sont la en train de dormir. Ils sont contents de me revoir. Ils m’on laissé une partie de leurs repas de midi : riz, haricots, viande non identifié. Je mange comme un affamé. Je bois aussi beaucoup d’eau. Je me rends compte seulement maintenant que j’ai trois cloches sur mon pied droit et deux sur mon pied gauche. Elles sont énormes, 4 on déja percé. Je suis cassé mais content. Je me repose un peu en écoutant leur vie. L’un deux va aller vivre en Allemagne, l’autre repart pour l’Italie. Ils sont vraiment sympathiques et n’attendent qu’une chose, partir vivre leur vie…Je décide d’aller vers le village tout pres, sur le chemin il y a une des dernieres foret de Cedres du Liban. J’ai encore la force de la visiter car elle ferme ses portes aux visiteurs a 5 Heures. 16h30 Apres avoir salué mes compagnons militaires, la visite de la petite foret est assez reposante. Enfin, foret c’est beaucoup dire, c’est plutôt une cinquantaine de Cedres sur une colline. Il n’y a pratiquement plus d’arbres…c’est tout ce qu’il reste d’une foret immense qui fit la richesse de cette région pendant des siecles. Mais les arbres qui restent sont assez vieux et tordus pour attirer la contemplation du visiteur fatigué. Dire qu’avant presque tout le Liban en été couvert. C’est triste car c’est vraiment un bel arbre. Je croise peu de visiteurs. 19h00 Apres une bonne douche, je bois une biere sur la terrasse de mon petit hôtel…plutôt une auberge. Ca fait du bien de se sentir propre. La nuit tombe. Il fait frais car nous sommes en montagne. Je vais au bar a l’intérieur. Je prépare mon voyage de demain avec l’aide du LP et de quelques prospectus pris la veille a Byblos. Au programme, autostop jusqu'a Baalbeck dans la vallée de la Béqaa ou je compte rester la nuit. Il y a peu de gens dans l’auberge. Ce n’est pas la saison de la montagne. Les tenanciers sont peu curieux..une soirée sans surprise…Je retourne dans ma chambre ou je termine les boites de conserves et autres snacks…économie, économie… Apres un peu de lecture et une séance de nettoyage de mes pieds meurtris, le sommeil arriva. 20/08 Découverte des merveilleuses ruines de Baalbeck, de l’amitié du Hezbollah et de Zahlé. 07h30 Il fait déja jour…l’air est frais. Je me rends compte lorsque je met mes chaussures que mes cloches n’apprécient pas d’etre enfermé…la journée va etre difficile. J’achetes une bouteille d’eau, je paie l’hôtel et me voici sur la route. L’aventure va a nouveau recommencer !! L’hôtel étant situé entre la vallée de la Qadisha et la montagne, je dois reprendre la route vers la foret et le remonte pente pour passer la montagne et me diriger vers la vallée de la Béqaa. Il n’y a qu’une route qui passe par ici donc je dois pouvoir trouver un chauffeur. Néanmoins, les quelque voitures qui passent ne sont pas impressionnés par ma tete de chien battu …idée trouvé se matin en m’habillant…je la trouvais génial a ce moment la…mais vu le peu de succes, je décide de l’abandonner au profit d’un sourire franc et confiant. J’arrive vers la foret de la veille. Sur la route, a côté de l’entrée, les échoppes et petits magasins vendant des babioles aux touristes sont déja ouvert! Ils ne me harcelent pas…je passe devant une échoppe assez intéressante. Je dépose mon sac et regarde les sculptures fait soi disants dans le bois de Cedre… J’entends une voiture arriver…je fait signe, elle s’arrete ! C’est un paysan …la voiture est dans un tel état…mais elle roule..c’est ce qui compte. Je lui explique ou je veux aller…aie aie aie..il ne parle qu’Arabe…il me dit quelque chose..je comprends pas mais je monte quand meme vu que la voiture pars dans la bonne direction. Mon voyage recommence. Il me parle un peu..je balbutie quelques mots. L’intérieur de la voiture est inimaginable. Vitre brisée, pas de rétroviseur, papier collant sur les cadrans, pas de siege arriere, des caisses de fruits et légumes frais remplissent la voiture. On passe a côté du remonte pente. J’avais promis aux miliciens que je passerais dire au revoir…mais maintenant que j’ai un moyen de locomotion, je ne veux pas rater ma chance. On monte sur la montagne depuis quelques minutes, c’est beau….je suis déja passé hier mais dans l’autre sens. Le paysan me parle encore..je ne comprends pas…il arrete la voiture sur le côté de la route. Je comprends…il va s’installer sur la route pour vendre ses produits. Je le salue et je continue a marcher …ça monte et il fait déja chaud. Je suis qu’a 2-3 km du remonte pente..bref nulle part. 9h30 Cela fait 50 min que je marche …quelques voitures sont passées..sans succes. Mes cloches me font sentir leurs mécontentements. Je souris. Au fond de moi-meme je n’ai pas peur. Je suis sur qu’il va m’arriver quelque chose d’extraordinaire aujourd’hui. C’est juste une question de temps…et de chance. …aah un bruit de moteur au loin. Une nouvelle victime ? Elle arrive..Bizarre j’ai déja vu cette voiture quelque part..mais c’est celle du paysan !! J’ai de la chance. Elle s’arrete…mais un autre paysan est au volant !! Avec des autres fruits et légumes a l’arriere…. Meme scénario..il me parle en arabe, je comprends pas. Je baraguine quelques mots, on monte la côte. Ils sont vraiment sympas ces paysans. Cette fois ci..Nous roulons depuis vingt minutes quand la voiture se range sur le bas côté. A nouveau, il commence a étaler sa marchandise sur le côté. Je le remercie et je repars a pied. Je marche depuis cinq minutes. Qui sait je vais peut-etre revoir la voiture avec un nouveau conducteur ! Il n’y a jamais deux sans trois dit-on. Aaah…une nouvelle voiture arrive. Cette fois si c’est une grosse Mercedes toute noire, tres classique qui s’arrete. La barbe bien taillée, le visage charismatique, c’est un homme dans la quarantaine en costard qui me salue en Anglais. Quel contraste avec mes deux précédents chauffeurs ! Super, il va a Baalbeck et se propose de me conduire jusque la. Plus de probleme de transports !! Nous roulons donc a travers la montagne. On sympathise un peu mais son niveau de français et d’anglais est trop limité pour aller au dela des habituelles banalités. Il prend a nouveau deux personnes au bord de la route. Deux femmes s’installent a l’arriere de la voiture. 10h30 Nous roulons depuis vingt minutes maintenant a travers les villages de montagnes. Nous sortons de la chaîne montagneuse et arrivons dans la vallée de la Bekaa. Nous sommes a nouveau seul dans la voiture. Les femmes ont été déposées dans un des petits villages auparavant. La vallée de la Béqaa s’étends a pertes de vue. Coincée entre deux chaînes montagneuses, le climat est favorable a une culture intensive. Je comprends mieux maintenant pourquoi cette région était connue pour le grenier de l’empire romain. Des champs, des cultures, des champs, des cultures…Je n’arrive pas a reconnaître ce qu’ils cultivent. Mon chauffeur voyant ma curiosité se propose de répondre avec un sourire…Marijuana me dit-il tout en faisant semblant de fumer un pétard avec sa main droite. Il rigole ..je rigole!! Impressionnant, tout autour de moi, des champs entier, de quoi subvenir au besoin de la Belgique pour au moins…euh…deux jours ! Nous continuons notre chemin. Baalbeck se précise au loin. Avant d’arriver aux portes de la ville, le chauffeur me regarde et se présente : Je suis Hezbollah dit-il avec un sourire. Gloups...un frisson glacé refroidit mon dos. Je deviens tout blanc et fait semblant de sourire. Il veux garder contact et demande mes coordonnées. J’imagine les pires scénarios, je vais etre pris en otage, kalachnikov dans le dos..je lui donne un numéro de téléphone bidon. Il se propose de me déposer devant l’entrée des ruines. J’accepte volontiers. Nous passons a travers la ville. Quel contraste. Toutes les femmes sont voilées, des posters géants de Ayatollah Komeini et autres barbus méconnus sont affichés partout. Une ambiance claustrophobe et peu accueillante se dégage dans chaque coin de rue. J’ai du mal a croire que je ne suis qu’a 30 km de la vallée de la Qadisha. La pauvreté est affligeante et partout….les grosses voitures aussi. Il me dépose devant l’entrée..je le salue. Au fond, il a été bien sympa et il ne m’est rien arrivé. Devant l’entrée des ruines, une énorme sculpture murale : Intifada Resistance. Je ne me sens vraiment pas a l’aise. J’entre dans la porte principale des fameuses ruines de Baalbeck. 15H30 La visite des ruines m’a completement soufflé ! Elles peuvent a juste titre figurer parmi les merveilles du monde antique. Elles sont l’aboutissement d’un projet impérial qui témoigne de la volonté, de la richesse et de la puissance romaine. La taille immense, écrasante, mégalomaniaque des monuments est difficile a imaginer. Les trois temples : Jupiter , Bacchus et Vénus seraient a eux seule une aubaine touristique extraordinaire pour n’importe quelle ville du monde! Ici, dans ce coin assez glauque du Liban elles ne sont pas vraiment connues comme elles devraient l’etre. Tel les fameuses ruines de Palmyre en Syrie, notre culture générale n’a pas pris en compte ces merveilles. C’est dommage. Par la suite j’appris que c’est pour avoir une influence dans ce coin intéressant du moyen orient que l’empire Romain décida d’impressionner les gens de la région en construisant ces monuments gigantesques. Mon plan initial était de dormir une nuit dans cette ville. Néanmoins, je ne me sens vraiment pas a l’aise et ayant visité les ruines je décide de partir sur la route a nouveau pour me diriger vers ma prochaine étape ; la ville de Zahlé a vingt cinq Km d’ici. L’idée de faire du stop ici ne m’enchante pas vraiment. Je ne veux pas tenter le diable dans cette région. Je décide donc de prendre un minibus. Apres quelques petites ambiguités avec les différents chauffeurs, je parviens a trouver le bon bus. Nous allons donc traverser tout le sud de la vallée et nous rapprocher du centre du Liban. Le minibus étant rempli, j’ai du mal avec mon sac a dos sur mes genoux. Je sais a peine bouger et je me trouve dans le fond du bus. Heureusement le voyage ne sera pas long. Les gens sont curieux..quelques jeunes me demandent ou est mon compagnon de voyage. Ils me prennent pour un fou quand je leur explique que je voyage seul au Liban. Assis a côté de moi, un vieille homme habillé d’un turban, d’une djellaba et au regard sympathique, commence a me parler en Arabe. Je lui souris et je lui dis en arabe que je ne comprends pas. Il n’a pas l’air de m’écouter..et il continue a me parler et se met a rigoler. A ce moment, tout le monde rigole dans le minibus. Les jeunes gens m’explique en Anglais que vielle homme qui vient de Syrie me trouve tres sympathique. Je souris. Au fond, ce sont vraiment des gens charmants. Je sympathise avec la vielle homme grâce l’aide de mes traducteurs. Il ne connaît pas la Belgique. J’explique.. C’est compliqué de définir mon pays. Le voyage se passe sans problemes. 16h30 Le minibus me dépose a l’entrée de la ville. Selon le plan dans mon LP, je vais devoir traverser toute la ville pour trouver l’hôtel que j’ai choisi. A nouveau j’ai difficile a saisir le changement d’ambiance. Zahlé est l’anti-Baalbeck. Je me retrouve dans une ville chrétienne, moins pauvre et nettement plus accueillante que la capital du Hezbollah. Au bout d’une heure d’égarements, je parviens enfin a trouver l’hôtel Akl. C’est une vielle maison de maître de cent cinquante ans emménagée par une famille. L’atmosphere est reposante et enchanteur. La fraîcheur de la maison surprends lorsque l’on est habitué a la chaleur de l’extérieur. J’aime bien cet endroit, quelque chose se dégage d’ici que je ne comprends pas mais qui me repose. Je décide aussitôt de rester deux nuits d’affilée dans cet hôtel (au rapport qualité prix intéressant). Comme j’ai pris de l’avance sur mon planning, je peux me le permettre. Voyager au Liban n’est pas aussi compliqué que cela puisse paraître en fin de compte. En plus cela me fera du bien de ne pas porter mon sac a dos pour une journée entiere. Apres une bonne douche, je décide de visiter les lieux et de chercher quelque chose a manger. Cette ville, centre vinicole du pays, a encore les vestiges de l’empire coloniale français. Les façades des vielles maisons sont charmantes et ont du style. Un petit ruisseau coule le long de la ville, il fait beau. Premier objectif, trouver un établissement pour nettoyer mes vetements. En effet, pour limiter le poids, je n’ai que peu d’habits de rechange. Je trouve un genre de nettoyage a sec dans une ruelle. (Recommandé par la vielle femme de l’hôtel). Le tenancier ne parle qu’arabe mais je parviens a comprendre que ce sera pret pour demain ! Super. Maintenant j’ai tout le loisir de visiter les lieux. Je rencontre un groupe de jeunes enfants. Ils me parlent en Anglais et en Français. Ils pensent que je suis un journaliste photographe car j’ai un gros appareil photo. Ils me demandent pour quel journal je travail. Ne voulant pas trop compliquer les affaires, je réponds Le Soir. Zut, je complique car maintenant il faut expliquer que c’est un journal francophone belge. Je prends une photo du groupe a leur demande. (Ils sont onze). L’ambiance est fort décontractée...je souris. Je comprends pourquoi on dit que Zahlé est le centre gastronomique du pays, la promenade le long de la riviere me rappel la France. Des restaurants aux terrasses accueillantes, des fleures partout, le bruit de l’eau qui s’écoule, l’odeur de la bonne cuisine, on sent la qualité et l’envie d’avoir une bonne table. Décidément, je suis tres content de rester ici pour deux nuits. Néanmoins manger seul dans cet endroit ne m’inspire pas beaucoup. De plus, je veux limiter mes dépenses aux maximums… Je continue ma visite de la ville. Je me prends une bonne biere pour me rafraîchir sur une des terrasses de la rue principale. Il fait toujours tres chaud. Malgré l’influence Chrétienne évidente, il y a aussi des femmes voilées… le mélange des styles est frappant ! 20h00 J’ai du mal a manger les morceaux du pasteque qu’il me reste. Pour dîner, j’ai été m’acheter un bon pasteque frais..mais il fait 4 kilos ! Bref, autant dire que j’ai a peine mangé le quart de la moitié. Je donne le reste a l’hôtel. Je fais la connaissance de la famille qui tient l’hôtel. Ils sont sympas mais discret. Avant d’aller coucher, sur la terrasse de ma chambre, je prépare le voyage de demain. Objectif Aanjar a quelques kilometres d’ici. Situé au pied de l’Anti-Liban, on y trouve les ruines de la seule ville connue des Omayyades. Apres cette journée pleine de surprises et de rencontres, je suis en train de me demander ce qui m’attend pour demain. …je ne serais pas déçu ! 21/08 Découverte des Omayyades, de l’archéologie au wasabi et de la bonne cuisine Libanaise. 08h00 Réveil serein apres une bonne nuit de sommeil. Je prends du restant de pasteque au petit déjeuner. Apres m’etre renseigné aupres de la famille, je décide de prendre le minibus pour aller a Aanjar. Cela semble trop compliqué en autostop. Mais ce n’est pas grave, aujourd’hui je suis content car je n’ai pas mon sac a dos…c’est jour de repos malgré le planning chargé. Le voyage en minibus se fait sans trop d’histoire. Apres 30 min de route, il me dépose le long de la route principale. Je dois encore marcher 2 km sur une route secondaire pour atteindre les ruines. Quelques voitures passent mais personne n’a pitié de moi ce matin. En marchant sur la route, je passe devant un contrôle militaire. Bizarre, il me semble que le drapeau sur les uniformes ne sont pas Libanais…serait-ce Syrien ? Bizarre, je sais que je suis pourtant au Liban. Je ne me trouve qu’a une dizaine de km de la frontiere de la Syrie. Je ne comprends pas. Les soldats me laissent passer…donc, je suis en territoire syrien…apparemment rien ne change. Avant d’arriver au ruines, je passe a travers un village assez pauvre. Les gens ont l’habitude des touristes car personne n’est surpris par ma visite. 09h30 Arrivé a l’entrée des ruines, un guide m’accueil et me demande si je suis pret a payer pour ses services. Au français impeccable, l’homme de 50 ans ressemble plus a un européen qu’a un libanais. Sa belle barbe taillé, ses vetements distingués et son regard sympathique mais intelligent me convainquent. Apres tout, je ne connais rien des omayyades et puis je sens que j’ai besoin de parler a quelqu’un. Il me semble l’interlocuteur idéal. Nous commençons la visite …je suis le seul touriste. Je ne regrette pas d’avoir payé pour mon guide. Sa prose est parfaite et ses explications sont intéressantes. Aanjar differe notablement des autres sites archéologiques du Liban. Car contrairement a Byblos ou Beyrouth qui témoignent d’une extraordinaire superposition de cultures et d’époques, Aanjar paraît n’avoir été qu’un établissement éphémere qui n’a vécu que quelques décennies, au début du 8eme siecle de notre ere. En effet, le site date donc de l’époque omayyade, l’une des plus prestigieuses de l’histoire arabe. Le site fut construit sous les ordres d’un calife, par les artisans syriens et byzantins dont l’influence de l’architecture romane était encore présente. La symbiose des différends styles est parfaite. Les ruines, du moins ce qu’il en reste sont superbes. C’est un tres beau site. Les monts enneigés de l’Anti-Liban rajoute du charme au paysage. Mais, mon guide me montre aussi les soldats syriens qui ont investit la partie nord du site ! Avec les pierres du site, ils ont aménagés des habitations, on dirait un bidon ville…l’horreur. Le guide m’explique que la guerre civile au Liban fut arretée entre autre grâce a la Syrie et qu’elle s’est accaparée, pour récompense, des territoires de cette région. Voila pourquoi le barrage syrien sur la route ! Voila pourquoi personne n’ose dire quelque chose sur le campement syrien dans les ruines. C’est dommage. Si seulement les soldats se rendaient compte de ce qu’ils font. Mon guide en tout cas en est dégouté. On s’éloigne de cette partie du site et on continue la visite. Pres des ruines du grand palais, on tombent nez a nez avec une jolie japonaise en train de faire des mesures sur une pierre. C’est une jeune étudiante en archéologie qui fait son travail de fin d’étude au Liban. Je suis surpris de la voir seule. Ayant un penchant pour l’Asie, je sympathise un peu avec elle mais elle semble fort timide. De plus la visite n’est pas finie. Je décide de la laisser tranquille. Apres vingt minutes mon guide et moi finissons la visite et je lui offre un verre au bar improvisé a l’entrée. Il a vécu en France et en Allemagne pendant de nombreuses années mais a décidé de revenir au Liban car il veux aider son pays a se reconstruire. Je le trouve tres sympathique et on entame une conversation sur la politique, la guerre civile, l’histoire, les religions, l’Europe, la France…et le hezbollah. Je lui explique mon aventure en autostop. Il n’est pas surpris. Malgré qu’il soit Chrétien, mon guide défend la position du Hezbollah. Pour lui c’est maintenant un parti politique respectable. Les kidnappings des occidentaux ont eu lieu il y a des années et les valeurs du groupuscule ont changé. Intéressant… Autre surprise, les villages aux alentours du site sont les réfugiés Arméniens qui ont échappés aux massacres turques perpétrées pendant la seconde guerre mondiale. Je prends conscience que je ne connais vraiment rien de l’histoire de ce pays. Un car de touriste arrive. Mon guide sourit et reprends son travail. Je décide de revoir la japonaise pour avoir un peu de compagnie. Je la retrouve toujours en train de mesurer les pierres. Elle m’explique que c’est pour déterminer la différence dans la méthode de construction des sites au Liban. J’avoue que je ne comprends pas tres bien. Je parviens néanmoins a accrocher son attention et on sympathise. Elle est seule pour quatre jours dans la région. Le reste de son groupe se trouve a Tyr. Je vois que le courant passe bien et je l’invite a venir avec moi pour visiter les ruines d’un temple romain qui se trouve a quatre km d’ici. Malheureusement elle a encore beaucoup de travail. Je lui propose alors de se retrouver a l’entrée du site vers quatre heures si elle est intéressée pour passer une soirée avec moi. Elle accepte..tout en hésitant un peu. Bah, je verrais bien. 12h30 Je décide donc de partir a la recherche du temple romain a Majdal Aanjar. Revenant sur la route principale je fait un peu de stop. Une voiture s’arrete rapidement. Coup de bol, le conducteur va justement dans ce village et sa maison se trouve tout pres du temple. Le village de Majdal Aanjar est musulman, un joli minaret du 13ieme siecle en son centre le prouve bien. Mon chauffeur m’ayant déposé, je me dirige vers les ruines au sommet de la colline sur lequel est situé le village. La montée est difficile..la chaleur y est pour beaucoup. Arrivé au temple, celui-ci m’impressionne par sa grandeur. La qualité des ruines n’est pas comparable a celle d’Aanjar ou de Baalbeck. Le site est délaissé mais quand meme assez grand pour que l’on s’y interesse. De plus, du haut de la colline j’ai une belle vue de la région. J’aperçois la frontiere syrienne. Damas n’est qu’a vingt cinq km d’ici. Le paysage est assez désertique. Il y a moins de culture et de champs. Je me repose un peu en observant la vue. Je grignote…je n’ai pas tres faim ces derniers temps. C’est sans doute la chaleur. Par contre je céderais mon empire pour une bonne Orval! J’entends le son des prieres musulmanes venant de la mosquée au centre du village. Cet endroit est intéressant car des villages musulmans et chrétiens sont l’un a côté de l’autre… 14h00 Je décide de redescendre vers le village de Aanjar pour retourner sur le site omayyade. Il y a bien sur d’autres ruines dans les villages aux alentours…mais je n’ai pas la force de courir dans tout les sens. Je repasse devant l’ancien minaret au centre du village. Elle a du charme. Je me perds dans le village et je me retrouve sur une route que je n’ai pas empruntée… Pourtant je pense que je vais dans la direction de la route principale. Des voitures passent, sans succes. J’ai le temps donc je ne panique pas. Pour finir une voiture me prends. La personne parle anglais, Il va dans la direction de Aanjar. Décidément, j’ai beaucoup de chances. Nous sympathisons, cinq minutes plus tard, il me dépose devant la route secondaire pour retourner aux ruines. Bref, a nouveau je marche devant le barrage syrien vers le village arménien. A l’entrée des ruines, on me reconnaît et je passe gratuitement. Je ne trouve pas la japonaise mais il n’est pas encore quatre heures. Elle doit etre en train de mesurer les pierres sur une autre partie du site. Je décide de peindre quelques colonnes. Je m’installe au centre du site. Le guide a du travail car il y a des nouveaux touristes. On se salue a nouveau. Je me sens bien ici. Je ne suis pas content de mes peintures. J’arrete et je me repose a l’ombre d’un pan de mur. 16h00 Je retrouve la japonaise a l’entrée du site. Elle me sourit…elle m’attendait c’est cool. Elle m’explique que tous les jours, un taxi la dépose a l’entrée du site et la reprends vers 16h30. On a le temps de parler devant du bon thé a l’entrée. Elle est logée dans un hôtel a Chtaura. D’apres mon LP, c’est une ville carrefour a quelques km d’ici sans intéret. Elle m’explique que c’est son professeur Japonais qui a tout organisé pour elle. Le service du taxi, l’hôtel, l’entrée des ruines,…elle s’appel Keiko et viens d’Osaka. Cela fait quatre mois qu’elle fait des recherches au Liban ! Elle travail principalement a Tyr avec ses collegues et son professeur. Elle est toute seule a Aanjar et est restée toute seule a Baalbeck pendant une semaine. Incroyable !! Meme moi je ne voudrais pas faire cela ! Pour une japonaise elle me surprend. On parle du Japon. Elle est surprise que je connaisse les Osaka Tigers, équipe de baseball nullissime au Japon mais qui gagne tout les matchs cette année. Evidemment, je suis en train de préparer mon voyage au Japon. Je pars dans un mois…donc j’ai de quoi la distraire. Je lui propose de faire visiter Zahlé au soir. Elle accepte. Le guide qui est revenu s’installer devant l’entrée semble curieux…il nous regarde avec amusement. Le taxi arrive…enfin…je devrais plutôt parler de deux gosses dans une voiture roulant comme des fous. C’est eux qui l’emmene et la reprenne tout les jours. Donc nous voici parti en direction de Chtaura avec le bolide, je cherches le terrain d’aviation car on roulent tellement vite, cette voiture n’attends qu’une chose, c’est certain : décoller ! Une course folle ou l’on double des camions, des voitures, des taxis, on klaxonne, musique a fond, les deux gars visiblement en train de faire le malin. Moi je commence sérieusement a stresser mais Keiko semble habitué. Elle m’explique que c’est comme cela tous les jours. Je cherche les ceintures de sécurités…il n’y en a meme pas a l’avant !! Je suis sur le circuit du grand prix de formule un du Liban, je ne vois pas d’autres explications…On arrive enfin a Chtaura. Ville affreuse, artificielle, construite autour de l’intersection de deux grandes routes. Hôtels de passages, magasins sans âmes, rues sans identités. Comment peut-on habiter ici ? Nous arrivons a son hôtel… grand luxe, tres grand luxe. Je n’arrive pas a comprendre ce qu’un hôtel pareil fait dans cet endroit. Keiko monte se changer. Elle revient quelques minutes plus tard resplendissante, vetue d’une jolie tenue de soirée. Visiblement, elle est contente de passer la soirée avec moi. Nous prenons le minibus en direction de Zahlé qu’elle ne connaît pas. Pourtant ce n’est pas bien loin. Je lui fais visiter le centre de la ville, le ruisseau. Il fait beau, la ville est jolie, accompagnée d’une charmante asiatique je suis heureux d’etre ici. Nous allons rechercher les vetements que j’avais déposé a la laverie. Ils sont la, tout propres, repassés. Nous continuons la visite. Elle est enchantée par la ville et se demande ce qu’elle fait a Chtaura. Je décide de passer par mon hôtel pour mettre des vetements propres dignes d’une sortie romantique. Elle est sous le charme de mon établissement…surtout du prix. Dix fois moins chere !!!! 18h30 Ayant décidé de passer un bon moment ensemble, nous commençons par prendre un verre sur une des terrasses dans la rue principale. Le soleil se couche, l’ambiance se décontracte. C’est les vacances. Elle prend un cocktail, moi une biere. Ensuite, nous allons dans un des restaurants au bord de la riviere. C’est la grande vie…mon plan initial de budget minimum vole par la fenetre…Les plats sont succulents, l’atmosphere jovial, le cadre idyllique, le vin délicieux, ma compagne adorable. Que demander de plus ? On passe un tres tres bon moment ensemble. Elle est heureuse, moi aussi. 21h30 Apres ce bon repas, je la raccompagne car je ne voudrais pas la laisser toute seule retourner a Chtaura. Apres un voyage sans probleme en minibus, nous nous disons adieux au pied de son hôtel. Comme elle retourne a Tyr deux jours plus tard, on se reverra peut-etre dans cette ville au bord de la mer. Je repars a nouveau a Zahlé. Je fais du stop. Il fait nuit, je suis seul dans le noir au bord d’une route dans un pays que je ne connais pas, dans une région apparemment peu fréquentable, mais je n’ai pas peur. Un minibus s’arrete. Au retour, sur la terrasse de mon hôtel, apres une bonne douche, je repense a cette journée incroyable, a ce dîner romantique, a ce pays étonnant et surtout a mon planning de demain. Assez chargé encore une fois. Je dois passer au sud de la chaîne montagneuse du Liban pour visiter le palais royal de Beiteddine, l’ancien village de Deir Al Qamar, et je compte me retrouver au soir dans la ville de Sidon (Saida). Vais-je avoir une folle journée comme celle-ci ? A mon grand bonheur.. oui ! Je contemple une derniere fois Zahlé by night et je vais me coucher. 22/08 Découverte de l’érotisme Libanais a Deir al Qamar, de la jet set a Sidon et des casques bleus a Tyr. O8h00 Encore une bonne nuit de sommeil mais pas de pasteque au petit déjeuner cette fois ci ! Je quitte cette ville qui m’a donné une si bonne impression du Liban et saute dans le premier minibus pour partir dans la direction de Beyrouth. En effet, Je devrais par la suite prendre une autre route en direction de Beiteddine. Le minibus que je prends tôt le matin sur la place de Zahlé n’est pas encore rempli. Nous partons …je remarque déja que nous avons encore un autre Ayrton Senna au volant. Au fur et a mesure que l’on sort de la ville, nous prenons de plus en plus de personnes. Viens le moment ou il n’y a plus de place assise. Pas de probleme !! A ma stupéfaction, le conducteur installe des chaises de jardin en plastique dans le couloir et y installe les gens ! Je n’ose meme pas imaginer la scene si on a un accident. C’est incroyable. Les gens n’ont pas l’air de se rendre compte du danger...si jamais il y a un coup de frein trop brusque...quoi que, en voyant notre conducteur, a mon avis la pédale de frein n’est pas en option sur ce vieux minibus. Des jeunes miliciens sont installés devant moi avec leur sergent. Etonnement, les jeunes ne savent pas me parler en Anglais ou Français par contre le sergent, âgé d’une quarantaine d’année, sympathise avec moi. Je lui fait par de mes soucis quand au performances de notre as du volant. Il a aussi un peu peur mais il me dit qu’il faut s’habituer…c’est ça le Liban. Nous roulons a vive allure depuis trente minutes quand nous arrivons devant une côte. Le minibus commence la montée, moteur chauffé a bloque, on l’entend tres fort, c’est a peine si on sait se parler. Nous montons mais la rue ne fait que deux bandes. Devant nous un camion sur la bande de droite et une voiture qui le dépasse sur la bande de gauche…Au dessus de la côte, c’est un tournant...il y a précipice a gauche et un mur de pierre a droite. Donc on ne voit absolument pas ce qui arrive dans l’autre sens! Et voila que notre tombeau ouvert se met a klaxonner et dépasse la voiture sur la gauche. Résultat, le camion est forcé de se rabattre sur le côté droit de la bande de droite et de rouler avec les roues sur le bas côté, la voiture qui initialement était sur la bande de gauche se rapproche du camion et se trouve maintenant au milieu de la route. Notre minibus se met sur le côté gauche de la bande de gauche en mordant sur le bas côté. J’en reviens pas....Je suis blanc de peur. On roule a trois de front a plein vitesse sans se soucier si une voiture arrive dans l’autre sens. Elle n’a que l’embarras du choix ; soit se prendre un camion, soit une voiture, soit un minibus, soit un mur de pierre ou soit la falaise…200 m de plongée. J’ai une chance sur cinq de mourir aujourd’hui. Le sergent qui est mal a l’aise aussi commence a crier sur le chauffeur...Il n’est pas seul... La tension monte car le chauffeur répond agressivement et ne change pas sa conduite suicidaire. La montée est longue,....... et ça dure, ça dure, ça dure.......Heureusement, au bout de quelques minutes, nous passons la côte…aucun objet roulant non identifié dans l’autre sens. Ouf. Le chauffeur n’a pas l’air de se tracasser d’avantage…J’ai du mal a comprendre pourquoi est-ce que je ne vois pas de carcasses de voitures au bord des routes....on se remet sur la bande de droite et on continue notre route. 09h00 Le minibus me dépose a l’intersection d’une route secondaire. Je salue mes compagnons de voyage et je commence a marcher sur la route déserte. Le paysage est fort vallonné et peu boisé. Il fait chaud. Je recommence l’autostop mais avec peu de succes. Les quelques voitures qui passent ne sont pas impressionnées. Mais je ne perds pas confiance. J’ai raison car apres trente cinq minutes de marche, une voiture s’arrete. Un paysan sympathique accepte de me prendre mais seulement au village suivant. C’est la son terminus. Il ne parle pas bien anglais, je ne comprends pas ce qu’il dit. Au bout de cinq minutes il se gare sur le bas côté et me fait signe de rester dans la voiture. Je ne comprends pas ce qu’il va faire. Il ouvre le coffre et commence a lancer des morceaux entiers d’abats dans le pré au bord de la route. Mouton, corps humains ?? Bizarre. On repars …je remarque qu’il n’a pas essuyé ses mains pour reprendre le volant…vive l’hygiene. Arrivé au village, il me dépose. Je repars a pied. Cinq minutes plus tard un gars me prend. Il fait partie de la société des eaux. Il s’arrete aussi au village prochain. Il parle anglais et me donne des tuyaux sur la visite de Beitiddine. A nouveau, je suis déposé au village et je repars de plus belle. Je vois un magasin avec des échoppes de fruits. Je désire acheter une peche. Le tenancier content apparemment d’avoir un touriste refuse que je lui paie et m’offre la peche. Sympa. Je sors content et coup de chance, j’arrive a arreter une voiture qui passe devant le magasin. C’est un Libanais âgé qui vient d’Australie. Je suis vraiment étonné de la dimension cosmopolite de ce pays ! Il passe deux mois chaque année dans son village natal avec une vieille Chevrolet et le restant du temps, il le passe a Sidney. Lui aussi va s’arreter au village prochain. Décidemment je les aurais tous fait ! Au village suivant je n’ai pas de chance. A nouveau je me retrouve a marcher pendant longtemps dans l’attente d’une âme charitable. Enfin, un jeune gars a pitié de moi. Ouf il va dans la direction de Beiteddine et ne s’arrete pas au prochain village ! Sur la route, j’apprends que Beiteddine est fermé et qu’il vaut mieux visiter Deir Al Qamar. Je suis l’avis de mon chauffeur et apres quinze minutes de trajet, il me dépose devant ce village au charme ancien. 10h30 Le village de Deir Al Qamar est un bel exemple de l’architecture provincial du 17-18 siecle et a des magnifiques panoramas sur la vallée toute proche. Il fut construit par Fakhreddine, un brillant gouverneur qui amassa le pouvoir en réunissant plusieurs région du pays. C’est joli mais fort petit. Je fais le tour en trente minutes. Sur la place principale, je fais connaissance de trois jeunes gens qui tiennent une échoppe. Deux jeunes femmes et un jeune homme, ils ont vingt ans, travaillent ici pendant l’été comme job d’étudiant. Les deux libanaises sont vraiment jolies et le savent bien. Elles sont habillées avec un décolleté sexy et des jupes assez courtes. Je craque, elles le savent et commencent a me charrier …pour rire. Ils m’invitent a partager des pipas (un snack Libanais) et m’offre un Pepsi. Je dépose mon sac et accepte l’invitation. On sympathise et je démontre avec brio que je suis nullissime pour manger le snack. Il s’agit d’un genre de graine huileuse dont il faut décortiquer la coquille avec dans la bouche. La plus jolie des deux se propose de m’aider. Elle me demande que je regarde sa bouche pour bien montrer les différentes étapes du décorticage. Un air aguicheuse, elle commence a mettre avec délicatesse la graine entre ses levres et se met a lécher la graine du bout de sa langue avec une sensualité incroyable….je ne sais plus quoi dire..je dois avoir l’air con car je suis comme le loup de Tex Avery dont la mâchoire vient de tomber. Je suis fasciné par se ballet labiale. Elle continue a me regarder avec ses yeux hypnotiques…je commence a avoir tres chaud. J’observe bien le mouvement de la langue pour décrocher une a une les parties de la graine. Toujours avec l’aide de sa langue, elle parvient a séparer les coquilles et la graine et dépose délicatement les coquilles sur son doigt. Comment ne pas rester serein face a une démonstration pareille. Et si je dormais ici ce soir ? Elle me regarde tel un chat qui nargue et me dit : Voila, c’est simple a toi d’essayer. Je prends une graine avec mes doigts mais je tremble tellement sous l’émotion qu’elle tombe par terre…putain que je suis con !! Autant vous dire que je n’arriverais pas a décortiquer une seule graine avec la bouche. Les deux filles commencent a me donner leurs emails et numéros de GSM et semble intéressé de me voir en Belgique. Je commence a etre tres suspicieux. On continue a parler mais des touristes s’approchent…elles repartent au travail. Je les salue et décide de partir vers Sidon car je n’ai plus rien a faire ici. Je repars sur la route confiant de la journée qui s’annonce bonne. 12h00 Un jeune homme me prend en stop. Il se dirige vers Damour. De la je pourrais rejoindre l’autoroute qui longe la mer et relie le Liban du nord au sud. Génial. Mais au fur et a mesure du voyage le gars me semble un peu trop collant. Il me passe sa carte de visite, demande mes coordonnées, me parlent du plaisir des libanaises...les plus belles femmes du monde d’apres lui. Je n’arrive pas a en placer une. Arrivé sur l’autoroute il me dépose car il remonte vers Beyrouth, moi je descend sur Sidon. Je vois la mer…bleu, rafraîchissante. Mon voyage a l’intérieur du Liban prends fin. Maintenant je vais longer toute la côte. Je commence a marcher sur la bande des pneus crevés de l’autoroute..des centaines de véhicules en tous genres passent…mais c’est seulement au bout de cinq minutes qu’une voiture s’arrete. C’est un homme a l’anglais parfait. Il est sympa et se propose de me conduire jusqu'a Sidon. On parle du Liban, de politique. Il m’apprend beaucoup sur la guerre civile. Il m’explique que les bateaux Israéliens tiraient au hasard sur les voitures qui passaient sur cette autoroute…j’en ai des frissons. Lui aussi, un chrétien, soutient le hezbollah. Ils ont tous une haine contre Israël. Je comprends petit a petit la tragédie que la guerre a apporté dans ce pays. C’est vraiment triste. Apres un voyage agréable il me dépose devant le château des croisés sur le port de Sidon. La ville de Sidon me rappel Baalbeck…tres fermé, claustrophobe, une ambiance, qui me met mal a laisse, plane sur la ville. Cette ville pauvre, délabrée et peu accueillante est quand meme une des premieres villes qui marqua la région. Elle fut la ville sainte de Phénicie. Je visite le château qui fut construit par les croisés, le château de la Mer. Il fut construit au cours du treizieme siecle sur un îlot devant le port et est relié par un pont a moitié construit. Pour la construction, les croisés utiliserent les piliers des ruines romaines qui jonchaient le sol. Les ronds des piliers sont visibles partout. Cela donne un certain charme. Je repars vers l’entrée du port. Il y a plusieurs choses a visiter dans la ville mais je ne me sens vraiment pas a l’aise seul dans cette ville. Je décide de visiter un temple romain a l’extérieur de celle-ci pour m’échapper de cette ambiance. Je vois apparemment deux touristes pres de moi. Je m’approche et remarque qu’ils sont francophones. Je me présente et leur demande si ils sont intéressés pour partager un taxi avec moi pour visiter le temple. C’est un couple, l’homme, visiblement de type libanais, me dit : Non non, nous voulons aller visiter le souk de la ville. Mais attendez, je vais vous preter ma voiture….Hein...je suis surpris! Je réponds : …euh non, je ne veux pas vous déranger. Mais il appel un libanais qui se trouvait a quelques metres de la : Voici mon chauffeur, il t’emmenera ou tu veux aller. Tant que vous etes de retour dans trente minutes. Je suis completement soufflé !! Ils me souhaitent une bonne promenade et partent en direction du centre ville. Le chauffeur m’invite a m’installer dans la voiture. Il ne parle pas beaucoup français mais comprends mes indications pour aller visiter le temple d’Echmoun. Me voici parti dans une superbe voiture privée avec mon propre chauffeur ! Je n’en reviens pas. 13h10 Arrivé au temple, je suis déçu car celui si est fermé. C’est vendredi et donc beaucoup de sites sont fermés dans les pays musulmans. Ce n’est pas grave. On retourne au parking devant le port et le chauffeur m’invite a visiter le fameux souk de Sidon et de retrouver le couple. J’accepte avec plaisir. Nous avons le temps. Je suis tres content d’etre accompagné car le souk n’est vraiment pas pour les touristes. Petites allées sombres, lugubres a l’odeur suspecte. Des excréments d’animaux au pied d’un mur, on vend de la viande de l’autre côté. Mais j’essaie de regarder les côtés positifs du vieux souk. Il y a plus soixante endroits historiques a visiter mais les trois quart ont été détruit par la guerre ou sont négligé. En j’en vois... des passages voutés, des vielles façades, des vieux établissements...il y a quand meme du charme ici. Les gens me regardent avec un air peu rassurant. Je suis mon guide comme un petit chien car je ne veux pas me perdre dans ce labyrinthe moyenâgeux. Comment retrouver quelqu’un ici ! Impossible. Nous abandonnons. De retour au parking j’attends le couple car je voudrais leur offrir un verre. Nous attendons le chauffeur et moi pres de la voiture. Il me paie un Sprite a un marchand de boissons a proximité…malgré mon refus! Aaah, le couple revient. Je leurs propose un verre, c’est la moindre des choses que je peux faire. Eux, ils m’invitent a partager un repas en ville. Nous partons dans le centre ville et mangeons une pita dans un petit restaurant. Ils sont docteurs a Paris. Elle est française, charmante et jeune. Il est originaire de Sidon mais est parti vivre a Paris quand il était petit. Ils sont en vacances pour deux semaines. Nous sympathisons rapidement et passons un agréable moment. Ils me paient le dîner malgré mon profond refus ! Moi qui voulais leurs offrir un verre, voici qu’ils m’offrent a manger. Je suis impuissant mais heureux de leurs gentillesses. Apres le dîner, nous décidons de partir chacun de notre côté. Moi je quitte cette ville affreuse pour Tyr dans le sud. Eux ils remontent sur Beyrouth. 14h00 Dans le minibus vers Tyr je rencontre un jeune libanais. Il s’appel Nader Haddad , suit des cours ecclésiastique a Rome et est en vacance pour un mois dans sa ville d’origine. Il se propose de m’accueillir. Je suis encore enchanté par la gentillesse et l’ouverture des gens de ce pays. Arrivé a Tyr, la ville m’enchante directement. Construite a l’origine sur une île, la ville était la reine des mers. Sa richesse, elle la tenait de ses colonies dispersées sur les rivages de la Méditerranée. Carthage en fut la plus glorieuse. Aussi fut-elle le point de mire des grands conquérants de l’Antiquité, parmi lesquels le babylonien Nabuchodonosor et Alexandre le Grand. Les marchands tyriens, en meme temps que leurs marchandises, ont répandu l’alphabet phénicien et l’ont légué au Grecs. La ville me surprends aussi par sa division : une mosquée du côté est, une église du côté ouest. Une rue sépare les deux communautés.D’un côté les femmes sont voilées, de l’autre elles sont occidentalisées. Nader m’invite a prendre un verre dans sa maison. Il m’offre une pita. J’ai beau refusé car je n’ai plus trop faim, je me sens obligé de la manger…Néanmoins, je passe un bon moment en sa compagnie. 15H00 Avec l’aide de Nader, je trouve l’hôtel qui est recommandé par le LP. Il se trouve sur le bord de la mer a côté d’un phare désaffecté. Malgré le charme et la qualité de l’établissement, le prix est intéressant. En plus, ils parlent français. Je décide de rester deux nuits. Nader devant aller visiter des gens de sa famille, je prends mon temps pour visiter la ville tout seul. Les petites ruelles pres de mon hôtel me rappel la grece. Les murs peints de blanc et de bleu, les enfants jouant dans les ruelles, les gens au portes de leurs maisons en train de passer le temps, les magasins de peche a l’ancienne avec les filets de peche disposé a l’avant, le soleil bienfaiteur et la mer toute bleu devant moi…Ca sent bon les vacances….C’est ici que je veux passer mes derniers jours au Liban !! Je photographie les enfants, les ruelles, les pécheurs. Comme je veux me reposer cet apres midi, je décide d’aller nager dans la mer. Je m’achete des palmes et un masque et je fais le grand bleu pres de mon hôtel. Ce n’est pas la grande barriere de corail mais je vois des petits poissons. Je me coupe aussi la main sur un rocher aiguisé comme une lame de rasoir. Obligé de revenir sur terre pour me soigner, je décide alors de faire tout le tour de la ville a pied. 18h00 Cette ville est vraiment bizarre, le mélange de style et de religion. Je sens aussi que le région est plus pauvre de ce côté ci. De plus, ma grande surprise, je remarque des jeeps aux couleurs de l’ONU. Je suis intrigué par cette présence des casques bleus. Je continue ma promenade tout en observant de plus pres les forces onusiennes. Le camp de base se trouve sur une place au centre ville. Apres un certain temps, je parviens a m’approcher d’un des soldats qui est en train de charger une des jeeps. C’est un hollandais d’une quarantaine d’année qui est en mission d’observation avec sa patrouille. On sympathise. Il m’explique qu’il était déja venu en observation en tant que casque bleu il y a quinze ans pendant la guerre civile. Il a vu les bombardements Israélienne s’abattre sur la ville, semant la terreur et la désolation. Il me confirme qu’a présent, la situation est normalisée et qu’il remarque que le niveau de vie augmente. Il a de l’espoir. Jamais je n’aurais imaginé que je me serais retrouvé dans une région encore sous observation de l’ONU. Je continue ma visite. Je passe a côté des ruines romaines que je visiterais demain. Le vieux port est pris d’assaut par les pécheurs…Je me repose en les regardant…le soleil se couche sur les ruines et les pécheurs…C’est beau le Liban. De retour, je vais au restaurant de l’hôtel, je mange une salade seul…Je passe une soirée sans surprise mais pleine de charme au bord de ma terrasse qui donne sur la mer. Le noir de l’horizon, le scintillement des étoiles et des bateaux au loin…le bruit des vagues qui s’écrasent sur la plage et les rochers. Je ferme les yeux et j’imagine les triremes, les anciens bateaux phéniciens remplis de richesse. L’histoire de cette ville est extraordinaire. Elle résista a un état de siege pendant 13 ans face a Nabuchodonosor. Néanmoins elle ne parvint pas a faire face a un autre conquérant plus déterminé : l’état de siege contre Alexandre le Grand ne dura que sept mois. Mais la ville succomba au génie du grand général macédonien. En effet, il fit construire une bande de terre pour rejoindre l’île sur lequel la ville se trouve. De plus les plus grandes tours de siege de l’histoire furent imaginé pour surmonter les murailles de Tyr. Ces tours, appelées Helepoleis, étaient plus de 20 étages de haut !! Un travail de génie civil impressionnant qui amena enfin les soldats grecques a prendre la ville. Pour se venger, Alexandre la fit détruire a moitié et les 30.000 habitants furent massacrés ou vendus comme esclaves. L’histoire continua, sous l’empire romain elle fut la capitale de la province Syrie - Phénicie. C’est aussi devenu la premiere ville Libanaise a adopter la chrétienté et fut le siege d’une arche bishop. Comme toute les villes côtieres libanaises, elle fut pris par les arabes au 7ieme siecle et subit de plein fouet l’arrivée des croisées au 11ieme. Bref, j’ai de quoi occuper ma soirée et mon imagination au bord de la méditerranée. Je vais me coucher en pensant a la journée de demain : visite des ruines romaines. Encore une fois, la journée me prouva que ma chance ne s’essoufflait pas et que j’avais encore des choses a découvrir. 23/08 Découverte des ruines romaines, de la joie d’etre garde côte et du mais empoisonné. 08h00 En pleine forme je prends un petit dej’ avec vue sur la mer et le phare. Un vent de fraîcheur me remet d’aplomb. La ville de Tyr comprend deux sites romains. Je pars visiter le plus petit des deux. Il s’agit des restes d’un vaste ensemble romain d’habitations, de bains publiques, de rues bordées de portiques et de mosaiques. Le plus impressionnant c’est les portiques qui se jettent dans la mer..en fait, c’est la mer qui a repris le dessus sur les terres et qui noie les ruines. Je pars ensuite visiter le deuxieme site plus a l’est de la ville. Je traverse des quartiers moins intéressants, plus pauvre…Je passe devant un hôtel luxueux ou sont logé les casques bleus. Devant, un mémorial dédié a tous les casques bleus morts depuis leurs arrivées au début des années 80. Les noms défilent, il y en a plus d’une centaine…de toutes les nationalités. Je suis triste a la vue de ce mémorial. A quoi a servit la mort de tout ces gens ? Comment peut-on justifier qu’un Bolivien se fasse tuer sur les plages du Liban dans une guerre qui n’est pas le sien… ? Je repars perplexe... 11h00 Arrivé au deuxieme site, je suis accueilli par une jeune guide qui propose ses services. Elle est tres jolie et m’invite a prendre un thé comme il fait chaud. Je m’installe donc avec elle et le garde qui contrôle les entrées. Ils sont sympas. J’explique mes aventures, la guide m’explique un peu le site..alors que j’ai bien dis que je n’allais pas payer car c’est top chere. Ils m’informent aussi du groupe d’archéologues Japonais sur le site. Je suis tout content !! Keiko se trouve-t-elle ici ? Non, le garde qui les connaît bien (apres 4 mois, ce serait malheureux) me confirme qu’ils ne passeront pas aujourd’hui. Ils sont sur un autre site en dehors de la ville. Tant pis. Le garde maintenant me demande si je suis marié, si je suis intéressé par la guide…on rigole tous car j’explique que je ne peux résister a ces charmes…elle rougit. La pauvre. La visite du site en lui-meme est impressionnante. Des sarcophages byzantins, des ruines romaines, un hippodrome géant de 480m de long qui pouvait accueillir 20.00 spectateurs !!! Je n’ai pas encore atteint la saturation de visiter des vieux cailloux car c’est avec plaisir et en prenant tout mon temps que je visite ce lieu. Au retour devant l’entrée, je retrouve la guide. On reparle un peu…elle m’explique les meilleurs plages ou je peux aller me baigner tout pres d’ici. Je la salue et je retourne a l’hôtel pour me mettre en maillot de bain car il faut bien que je profite de mes vacances aussi! Je ne vais pas passer toutes mes journées entourée de pierres !! 14h00 A l’hôtel, je parle d’aller sur la plage pour l’apres midi. Le tenancier me dit : Ah ben ça tombe bien, ma fille va justement a la plage privé pas trop loin d’ici. Vous allez pouvoir l’accompagner !..Wow !! Moi évidemment, il n’en faut pas plus pour que mon imagination s’emballe. Quel naif je suis. La fille a 35 ans et trois enfants ! Mais elle est tres gentille et on sympathise tout de suite. En fait, elle nous conduit, moi et ses enfants, a une plage privée tenu par l’hôtel a quelques km d’ici. Elle a vécu en France pendant dix ans et a décidé de revenir au Liban pour que ces enfants aient une bonne jeunesse. Je fais la découverte des cowboys : 6, 8 et 9 ans. Ils ont l’air timide et n’osent pas trop me parler…ce côté angélique disparaîtra rapidement. On arrive sur une magnifique plage. Il y a peu de monde et le soleil me fait sentir qu’il est la. Je vais dans l’eau qui est tres bonne et je comprends vite que je dois m’occuper des trois enfants pendant que la mere se prélasse sur la plage. Ils veulent jouer avec moi. Ca ne me dérange pas…. Ce sont de vrais casse cou et n’ont peur de rien !! De plus les vagues sont impressionnantes. Elles montent rapidement en hauteur et n’ont pas beaucoup d’espace pour s’écraser. C’est le pied. On s’amuse comme des petits fous pendant une heure. Quelle joie de voir le sourire d’un enfant au soleil. Je passe vraiment un moment magique avec mes trois amis. Je remarque aussi que le mélange des femmes musulmanes et « modernes » se fait sans probleme. Quelle n’est quand meme pas ma surprise de voir les musulmanes se baigner avec toute leur robe sur elles…autant dire qu’elles ne vont pas loin. Les enfants semblent calmé et décident de jouer sur la plage. Je ne suis pas un fou du bronzage, donc ma trempette terminée et les châteaux de sables construits, je décide de repartir en ville. Comme la famille reste sur la plage, je repars a pied vers la ville...je ne précise meme plus que je fais de l’autostop…c’est devenu un réflexe maintenant. Coup de bol, la premiere voiture qui passe me prend! Le gars est quand meme étonné de me voir en t-shirt et en maillot de bain sur la route. Apres une bonne douche a l’hôtel, je déambule sur le vieux port et savoure ma derniere journée dans cette ville. 18h00 Je visite Nader pour lui dire au revoir. On se parle un peu en sirotant du thé chez lui. Il repars ce soir pour Beyrouth revoir des amis. On se quitte et me revoici dans la ville. Je déambule....J’ai une petite faim et cherche un bon coin sympathique. Je vois sur la rue un marchand qui vend du mais cuit. Installé sur un chariot se trouve une énorme marmite ou le mais est bouilli. Ca me semble sans danger mais le vendeur l’emballe dans du papier journal. J’hésite mais je le mange quand meme. Ce sera mon seul repas pour la journée…quelle erreur monumentale je viens de commettre ! Un conseil, ne jamais acheter de la nourriture vendue sur la rue…la suite des événements va vous montrer pourquoi. 20h00 De retour a l’hôtel, j’ai l’impression que ma soirée va encore etre sans surprise. Je n’ai rencontré personne pour me tenir compagnie ce soir. Eh oui, malgré les apparences, parfois c’est pas tout drôle de voyager seul. Déçu, je monte au bar de l’hôtel prendre un verre d’alcool pour finir ma journée. Arrivé au bar, j’aperçois un couple de jeunes touristes assis a une grande table. On se regardent…tout est dit dans les yeux. Je demande si je peux m’installer a leurs table. Ils acceptent avec plaisir et je les accompagne pour le restant de la soirée! Ce sont des français. Lui termine son stage de fin d’année sur la viticulture a Zahlé. Elle, son amie est venue en vacances deux semaines pour le visiter. Demain il la reconduit a Beyrouth pour son retour en France. Lui quittera définitivement le Liban dans 4 jours car ses stage prend fin. Quelle soirée ! Ils sont géniaux…quelle chance de terminer sur ce couple qui termine aussi leur séjour dans ce pays. On parle de nos impressions, de nos expériences, de nos réflexions sur le futur du pays, du vin, de la gastronomie…bref…on passe tous un tres bon moment ensemble… arrosé évidemment avec l’alcool du pays. 23h30 Retour dans mon lit un peu bourré. J’entends la mer au loin et je repense a la soirée…je m’endors le sourire au levres. 24/08 Découverte de la vengeance du mais, des taxis a Beyrouth et d’un message venu de l’espace. 02h00 Une douleur intense au ventre me réveil. La vengeance du mais masqué me frappe de plein fouet. Je suis terrassé par une indigestion…ce qui me permet d’admirer les toilettes pendant de nombreuses sessions nocturnes…je n’insiste pas trop sur les détails. Je pense a la journée de demain qui va etre difficile…au programme retour sur Beyrouth mon dernier jour au Liban. La visite du centre ville et du musée national semble déja menacée. 09h00 Les tenanciers on pitié de moi. Ils m’offrent du thé. Ma nuit fut longue et je ne me sens toujours pas tres bien. Je ne veux pas bouger de mon lit mais je dois retourner...ne fut-ce que pour prendre mon avion….l’idée meme de voler dans mon état me fait avoir la nausée. Je prends mon courage a deux mains et je monte dans le minibus pour Beyrouth. Il fait chaud, il n’y a pas d’air conditionné ce qui aggrave mon cas. Le voyage d’une heure est difficile mais je résiste. Arrivé a Beyrouth, le minibus me dépose un peu au dehors de la ville. Je décide de prendre un taxi malgré le prix…je n’ai pas beaucoup de choix. Mon idée est de visiter le musée national : air conditionné, toilettes, siege et en plus il y a plein de choses a voir ! Le taxi me dépose a quelques metres du musée. Je m’approche d’un grand bâtiment avec des colonnes. Mais il n’y a pas d’inscriptions, pas de signe d’entrée. Je suis sceptique et décide de demander a un des soldats qui est posté sur le trottoir. Je lui demande en anglais et en français. Il n’a pas l’air de comprendre ce que je cherche. Je lui montre le bâtiment et lui dit ; National musée. Il me dit que ce n’est pas la. Zut. Est-ce que le taxi m’a bien compris ? Au bout de la rue je demande ou se trouve le musée a des passants. Ils me confirment bien que c’est l’immeuble sans nom. Stupide garde. J’entre dans le musée et je dépose mon sac. 13h00 Je commence a me sentir mieux mais je sens que je ne vais pas pouvoir passer beaucoup de temps dehors car il fait trop chaud. J’ai fait le tour du musée quatre fois. Il est moderne et tres bien fait. En fait, ce n’est pas plus mal de visiter le musée a la fin voyage. Je récapitule toutes les visites que j’ai faites car c’est ici que sont exhibé les meilleurs fragments de tous les sites. Je suis faible, fatigué et je n’aime pas cette ville. N’ayant plus rien a faire au musée, je décide d’aller directement a l’aéroport et d’attendre la bas…mon avion par a …02h00 du matin. 14h00 Je me suis perdu en sortant du musée. Je suis d’une humeur massacrante. Je trouve enfin un taxi qui accepte mon prix plancher et j’arrive a l’aéroport. Je me sens mieux que ce matin mais je vais devoir attendre pendant des heures sur les sieges de l’aéroport. Bah, apres avoir dormi dans celui d’Istanbul plusieurs fois, ce n’est plus cela qui me fait peur. Au moins il fait bon et les toilettes sont proches. C’est malheureux de terminer un voyage sur une note aussi basse. Je me remémore tout ce qu’il m’est arrivé, tout les gens que j’ai rencontrés, toutes les merveilles que j’ai pu voir, tout ce que j’ai appris sur le pays et sur moi-meme. J’ai encore vécu un voyage extraordinaire. Je suis content de moi et un peu fiere. Ayant clôturé mon voyage ici, je décide de prendre un break du Liban que j’ai vécu a cent pour cent pendant sept jours et je me lance dans Contact : le livre du grand Carl Sagan de quatre cent pages. Et la je m’évade de ma réalité et de mon indigestion pour intercepter des messages extraterrestres avec Judie Foster. Parfois ça fait du bien de décompresser... 01H00 Le livre terminé, mon avion m’attend…Heureusement que je ne me sens plus malade mais je suis quand meme tres faible. Je dis au revoir au Liban, ce pays complexe qui m’a accueillit les bras ouvert et qui m’a montré toutes ses merveilles. Je suis assez confiant dans le futur du pays apres toutes les rencontres que j’ai fait. En effet, le brassage cosmopolite et la richesse qui est investie a nouveau ne peux qu’encourager la prochaine génération a conduire le pays vers un meilleur avenir. 25/08 Retour au plat pays. Mes deux vols pour revenir sur Bruxelles sont sans histoire. J’ai dormi dans chacun d’eux. Arrivé a mon appart, je m’endors sur mon lit comme une pierre pendant quatorze heurs d’affilée…je pense que j’en avais besoin. Au réveil, je suis surpris et tres triste de ne plus voir le soleil du moyen orient, de ne plus sentir l’odeur de la bonne cuisine, de ne plus sentir la fraîcheur de la méditerranée, de ne plus visiter les ruines incroyables….et….de ne plus pouvoir admirer les jolies libanaise…… FIN Fait a Bruxelles le 02 Février 2004 Bernard.Henin@solvay.com |